En cas de sinistre, suis-je bien assuré(e) ? - Assurance des objets de valeur - Laurent Hache, expert agréé par les compagnies d'assurance

Dégât des eaux, vol, chute… autant de dommages, parfois irréversibles, que peuvent subir quotidiennement les objets. Pour éviter les mauvaises surprises, le propriétaire d'œuvre d'art pourra souscrire un contrat d'assurance spécifique pour ses objets les plus précieux. Elle sera pour lui, en cas de sinistre, la garantie d'être rapidement et surtout intégralement remboursé.

 

Choisir le bon contrat

 

Tout d’abord, il faut savoir que les contrats d’assurance multirisques habitation classiques ne sont pas adaptés aux objets d'art et de collection car ils ne prennent pas en compte la particularité de chaque objet et l'évolution de son prix. De plus, ils sont souvent plafonnés. April Assurances considère qu'«à partir de 3 000 € de patrimoine en œuvres d'art, l'assurance habitation ne suffit plus»¹.

 

En cas de vol, l'assuré devra faire la preuve de l'existence et de la propriété du tableau qu'on lui a volé et devra aussi justifier de son prix. Or, il n’est pas rare que le propriétaire ne possède plus de facture ou que le tableau lui ait été offert.

 

Pour éviter ce genre de situation, le propriétaire de meubles, tableaux ou bijoux peut souscrire auprès de son courtier un contrat spécifique pour mieux protéger son patrimoine. Trois grandes compagnies se partagent le marché: Axa, Generali, Hiscox qui proposent à leurs assurés des contrats adaptés. Ces assurances spécifiques «objets d'art et de collection» sont devenues accessibles. Par exemple, il faut savoir qu’assurer des objets d'art est moins coûteux qu'assurer du matériel informatique.

 

Faire appel à un expert

 

Le propriétaire peut réaliser lui-même l'inventaire de ses objets précieux et déclarer leur valeur. On parlera alors ici de «valeur déclarée».

Mais l'usage montre que le propriétaire à tendance à surévaluer la valeur de ses biens et a ainsi donc tendance à se « sur-assurer ». De plus, la compagnie ne garantit pas de rembourser sur le montant de la valeur déclarée car elle considère que tout prix doit être justifié.

 

Pour éviter tout litige, les compagnies conseillent au propriétaire de faire appel à un expert qui définit au préalable la valeur d'assurance de chaque objet. Avec l'expert, il n'y aura plus de doute sur l'authenticité et la valeur. Les objets seront assurés à leur juste prix. Cette «valeur agréée» également appelée valeur de remplacement, sera la référence du remboursement en cas de sinistre total. Dans ce cas-là, l'assuré est certain d'être remboursé intégralement et en moins d'une semaine.

 

Cet inventaire descriptif et estimatif est un document important. Il pourra être utile dans de nombreuses autres situations. Dans le cadre d'une succession par exemple, il facilitera le partage entre les différents héritiers. Dans le cadre d'une mise en vente, il servira de référence objective pour définir le prix de réserve de l'objet à vendre.

 

Etre bien assuré(e) mais à quel prix ?

 

En général pour un capital estimé à 250 000 €, les honoraires des cabinets d'expertises seront de 1 500 € hors frais de déplacement. Au bout de cinq ans, la valeur des objets sera souvent réactualisée gracieusement ce qui garantit les valeurs de référence pour dix ans.

 

Le montant de la police d'assurance dépendra pour sa part d'un certain nombre d'éléments : la nature de l'objet assuré, la valeur agréée, ou le lieu de conservation (habitation principale ou résidence secondaire)... Pour 250 000 € de valeur incluant les objets précieux, les meubles et le logement, il faudra dépenser par exemple 2 300 € par an pour une multi-risque habitation haut de gamme.

 

L'assuré devra enfin sécuriser son habitation : porte blindée, système d'alarme, vidéosurveillance... aux normes exigées par sa compagnie.

 

 

¹ Source : April & Vous, Quelle assurance pour vos œuvres d'art ?, 23 mai 2011